Où peut-elle se situer, cette orée des grands bois ? Dans tous les lieux, sans doute, où les cruautés de la vie choisissent de s’embusquer. Au printemps 2020, par exemple, nous avons redécouvert les vieilles peurs médiévales. Depuis que le Covid s’est fait plus discret, la guerre, la misère et la bêtise s’épanouissent de plus belle : c’est parfois décourageant.

 

 

Mais le mot orée évoque aussi l’oralité. Le mot, le verbe, seul capable de tenir les frayeurs à distance, en les nommant. Le verbe qui nomme aussi l’amour et l’amitié, la douceur d’un regard, la complicité hilare d’une phrase à double sens : ces petits riens qui nous font avancer, ces instants fugitifs qui vont à l’essentiel.